MOT DU MAIRE

Discours des vœux 2023 du Conseil Municipal de Piennes
 
Parce qu’une ville, n’existe que grâce à une équipe, je commence mon propos par remercier tous ceux qui font vivre la ville et notre projet, et qui supportent mon empressement et mon entêtement au quotidien.
  • Je remercie les agents communaux de Piennes. Administratifs : Monique, Patricia, Vicky, Lydie, Sylvie, Katia. Techniques : Eric, Noël, Farid, Alain, Bruno, Hervé, Quentin, Patrice. ATSEM : Patricia, Yvonne, Justine. Entretien : Blandine, Véronique, Rachida. Culturel : Cédric.
  • Je remercie l’ensemble des élus du Conseil Municipal. Les Adjoints : Stéphane, Jocelyne, Christian, Sophie, Régis. Les Conseillers Municipaux : Mathieu, Franck, Chantal, Maurizio, Marie-José, Edmond, Nicole, Virginie, Cristina, Daniel, Jawad, Aurélie. Et également ceux qui nous ont accompagné sur un bout de chemin : Chiara, Didier, Claudine, Jennifer, Benjamin
  • Je remercie les acteurs de la commune : l’ensemble de nos commerçants, nos professionnels de santé, entreprises et services à la personne. Les dirigeants, bénévoles et salariés de nos associations. Les enseignants et personnels des écoles et du collège. Nos gendarmes et nos pompiers. L’ensemble de nos services publics.
  • Et enfin je remercie nos partenaires : les villes voisines. La communauté de Communes Cœur du Pays Haut. Le Département, la Région, l’État.
2022 est terminée. Alors que chacun souhaite la paix et le bonheur, c’est la guerre et l’incertitude dont on se souviendra. Une guerre locale mondialisée avec l’agression des dirigeants russes vers le peuple ukrainien. L’Histoire jugera les agresseurs qui bombardent les civils, l’Histoire jugera le terrorisme d’État. L’incertitude aussi d’un monde touché de plein fouet par le dérèglement climatique, alors que nombreux sont ceux se moquant de cela, les faits sont là et sont terribles pour nous, et surtout pour nos enfants.
 
De notre côté, si ce n’est pas la guerre qui frappe, c’est clairement l’incertitude. Alors que trop nombreux nos compatriotes vivaient auparavant dans la fragilité et la difficulté. Aujourd’hui, avec l’incertitude des augmentations de tarifs à tout va et souvent injustifiées, certains sont clairement dans la survie, et pensent comment se chauffer, comment se déplacer, comment se nourrir, nourrir leurs enfants. Une situation incompréhensible, imposée par une mondialisation des idées néolibérales, alors que l’on sait que des solutions existent pour améliorer la vie des gens. Non pas des chèques énergies, déversés comme une aumône à un mendiant à qui on aurait volé de la main droite son pain pour lui redonner de la main gauche. Non il existe des solutions :
  • Celle de rendre de nouveau fier les travailleurs en revalorisant le travail à la hauteur de l’inflation, et même plus encore, pour que chacun puisse à nouveau vivre fièrement du fruit de son travail.
  • En proposant un partage équitable du travail entre les générations et en permettant à chacun de finir sa vie professionnelle à un âge qui lui permettra de profiter en pleine santé des siens
  • En réactivant la solidarité.

Alors que l’argent coule à flots dans les multinationales, chez les actionnaires, cet argent ne revient pas à ceux qui le produisent : les employés, les ouvriers, les techniciens, les fonctionnaires, les ingénieurs… Le contrat social ne fonctionne plus, il faut donc le changer.

 
Ne croyons pas que c’est impossible. Surtout pas. Ayons pleine conscience que l’ensemble des systèmes démocratiques, économiques, sociaux, ont été construits par l’Homme. Or, ce que l’Homme à fait, il peut le défaire, le changer. Car un système humain qui rend malheureux l’immense majorité des êtres humains, n’a plus lieu d’être. En 1789 ont été abolis les privilèges des nobles. Mais aujourd’hui, ils sont bel et bien remplacés par :
  • Les grandes entreprises qui cherchent l’optimisation fiscale à tout-va avec des Renault, Total et Sanofi qui ne paient pas d’impôts sur les sociétés en France, quand le petit commerce du coin lui paye pour la solidarité nationale
  • Ils sont remplacés par les grands patrons voyous qui n’ont plus rien d’entrepreneurs, qui vont cacher leur argent dans les paradis fiscaux, comme Patrick Drahi patron de SFR et BFM qui construit sa richesse en France, mais dépose son argent à Guernesey, au Luxembourg ou en Suisse
  • Ils sont remplacés par les cabinets de conseils, payés grassement par l’argent public pour dire à nos dirigeants ce qu’ils souhaitent entendre, comme la fameuse affaire Mac Kinsey
  • Ils sont remplacés par les politiques véreux et corrompus se croyant tout permis, chaque mois une nouvelle affaire de détournement, de pantouflage ou de corruption comme récemment avec la vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili
 
Or l’argent qui ne rentre pas dans les caisses de l’État, c’est de l’argent en moins pour nos écoles, nos hôpitaux, nos personnes âgées, nos crèches, nos routes, l’accompagnement des personnes en situation de handicap, le développement des PME et des vraies entreprises vertueuses…
Et justement, nous en arrivons à notre territoire. Notre ligne de conduite est la suivante :
« transformer la ville pour transformer nos vies ».
Piennes est une ville qui a un potentiel incroyable, qui a une histoire riche et belle, une aura sur le territoire qui n’est plus à démontrer. Mais soyons bien conscients que nous ne retrouverons plus les sources de développement de l’époque de la mine. Depuis 1968 et la fermeture de la première mine, Piennes connait une inexorable chute, avec un coup final porté en 1984 et la fermeture de la dernière mine. 55 ans après le début de ce déclin, il est enfin temps d’en prendre acte, de se construire un nouvel avenir, de trouver une nouvelle source de développement et de progrès. Nous n’oublierons pas les luttes de nos aînés, nous n’oublierons pas la mixité et la richesse culturelle créée par des mineurs et leurs familles venues de tout horizon. Mais Piennes a besoin de trouver une nouvelle voie, de faire sa mue, de se transformer. Une transformation globale, profonde, afin de transformer nos vies. Une transformation que nous avons entamée depuis 2020, et qui va en 2023 passer un cap avec les premières réalisations de la commune, de la communauté de communes et du département :
  • Transformer le sentiment d’insécurité que traîne Piennes depuis des années avec l’installation de la 1e tranche de vidéoprotection qui participera à changer cela,
  • Transformer nos sorties familiales avec la réhabilitation du parc Eugénie COTTON, vers un parc de haute qualité pour tous, chez nous à Piennes, et un parc intercommunal entre Landres et Piennes,
  • Transformer l’image de notre ville avec la fin des travaux aux Galeries Lorraines, les études pour la requalification du centre-ville et l’étude du bâtiment Osellame,
  • Transformer la vie des résidents et leurs factures énergétiques avec la réhabilitation des Myrtilles,
  • Transformer la scolarité de nos jeunes avec la réhabilitation du collège de Piennes,
  • Transformer le suivi et la santé de nos populations avec le projet de maison de santé intercommunale sur le territoire à Piennes entre autres,
 
Il fallait une étincelle pour raviver la flamme de Piennes. C’est ce que nous nous sommes engagés à faire en 2020, c’est ce que nous menons chaque jour depuis. Nous savons que par cette transformation, nous pourrons ainsi améliorer la vie des habitants, en apportant une qualité de l’habitat, une meilleure offre de commerces de proximité, une amélioration des services à la population, aux enfants et aux jeunes, en apportant une plus-value écologique, en rapprochant la population des décisions politiques par la démocratie participative, en redonnant à chacun la fierté d’habiter un beau quartier, une belle ville, où il fait bon vivre, où les gens sont solidaires entre eux, où les enfants s’épanouissent, où les jeunes gens se construisent un avenir. Ce travail est entamé, toutefois, comme vous vous en doutez, vu l’ambition que nous avons, il prendra plusieurs années pour être pleinement effectif.
Mais, une des conditions pour opérer cette métamorphose est que nous ne soyons pas abandonnés par l’Etat, qui plombe les services publics essentiels à nos vies, et d’autant plus en milieu rural. Pour cela, nous vous avions promis d’être des élus de combat, c’est ce que nous sommes. Nous ne laisserons rien passer, nous serons intransigeants, et nous ferons en sorte de faire plier les décideurs nationaux qui veulent détruire les services publics en milieu rural et qui ont tant de mal à financer nos projets, même si le label petite ville de demain nous ouvre des portes auprès des financeurs.
 
Cela parait ambitieux, mais Piennes mérite cette ambition. Les Piennoises et les Piennois méritent que nous luttions sur tous les fronts et que nous agissions avec ferveur sur chaque thème, afin que Piennes soit pleinement de retour. Chacun le souhaite, notre population bien entendu, nous, élus de Piennes, mais aussi nos voisins.
 
Alors en 2023 que souhaiter à vous tous ? Bien entendu, une belle santé, de voir vos projets personnels et nos projets communaux et intercommunaux aboutir pour transformer notre ville et notre territoire. Évidemment, comme je le fais chaque année, je ne peux que vous souhaiter du bonheur, car là est tout l’objectif de nos vies.
 
Mais, alors qu’il parait qu’avec l’âge on s’assagit, ces presque trois ans de mandat de Maire me mettent en réalité bien plus en colère qu’avant. Car je sais encore plus qu’avant qu’il faut agir rapidement pour changer notre société qui rend tant de gens malheureux.
  • Comment ne peut-on pas être en colère quand nous aidons une personne au CCAS pour se chauffer et qui nous dit : « je ne chauffe qu’une seule pièce de ma maison et encore pas trop pour ne pas payer trop de chauffage ».
  • Comment ne pas être en colère quand depuis son perchoir doré le maintenant ex-Président de la Région Grand Est décide de faire de la délocalisation avec notre Lycée de Landres.
  • Comment ne pas être en colère lorsqu’on lit l’interview d’un médecin urgentiste du CHR Metz-Thionville-Briey fin décembre 2022 qui dénonce à juste titre :

« il y a des morts sur les brancards qui aurait pu être évités »

  • Comment ne pas être en colère quand Brice BRONDET, chef de cabinet du Président de la République répond ainsi à notre courrier d’alerte concernant La Poste de Piennes : « Emmanuel MACRON a confirmé que les services publics devaient réinvestir les territoires ruraux afin de renforcer la proximité des services essentiels ». Du blabla politicien dégoutant de mensonge.
  • Comment ne pas être en colère quand le 31 décembre 2022 les vœux de notre Président de la République nous assènent « qui aurait pu prédire la crise climatique ». Alors que le premier rapport du GIEC de 1990 indiquait déjà,

« on prévoit des changements climatiques qui pourraient impacter les ressources en eau, les types de maladies et virus transmissibles, des risques pour la faune et la flore, une augmentation du niveau de la mer d'au moins 65 cm et des températures de + 3°C »…

Aujourd’hui les conclusions sont bien pires… mais oui, c'était prévisible.

 
Trop c’est trop. Pour 2023, en réalité, voici mes vœux, je souhaite que soit enfin appliqué l’article 1er de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen :
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. ». Je le répète, « les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ».
Et les utiles, ce sont les employés, les ouvriers, les éboueurs, les professeurs et personnels de nos établissements scolaires, les caissiers, les infirmiers, les accompagnants d’enfants handicapés, les routiers, les conducteurs de bus, de train, les pompiers, les ATSEM, les ambulanciers, les aides-soignants, les agents communaux, les routiers, les techniciens, les soignants, les ingénieurs, les postiers, les médecins, les fonctionnaires d’État et territoriaux, les policiers, les juges, les gendarmes, les militaires, les livreurs, les auxiliaires de vie, les agents de propreté, les surveillants pénitenciers, les vendeurs, les boulangers, les caristes, les manutentionnaires, les magasiniers, les animateurs, les puériculteurs, les assistants sociaux, les éducateurs, les agriculteurs… La richesse économique, sociale et humaine, ce sont eux qui la produisent et uniquement eux. Dès maintenant, les premiers de cordée doivent s’en rendre compte, car sinon la chute risque d’être difficile pour eux, et tant pi si nous les remplaçons par le 2e de cordée, le 3e ou le 4e qui sera tout aussi efficace et qui lui acceptera de travailler dans l’intérêt du plus grand nombre, et non pas dans l’intérêt de la caste dirigeante.
 
Alors oui, en 2023, comptez sur nous tous pour nous occuper de Piennes pour qu’elle opère sa métamorphose nécessaire. Mais en 2023, il est impératif que toute notre société opère aussi une métamorphose vers la paix, le bonheur et la fierté. Et pour réussir cela, il faudra la volonté de tous et de chacun. Alors en 2023, arrêtons de croire que tout est écrit d’avance, non. Ne soyons pas docile, ne soyons pas divisés. Soyons mobilisés, soyons actifs, soyons exigeants, soyons solidaires, pour qu’enfin, nous retrouvions le bonheur confisqué. Croyez-moi, c’est à portée de main.
 
Piennoises, Piennois, chers membres du conseil municipal, chers voisins, chers partenaires, chers amis. Que 2023 soit belle pour chacun d’entre vous.
Et surtout, je vous souhaite à tous d’être heureux.
 
Matthieu CALVO - Maire de Piennes
Vœux 2023 du Conseil Municipal de Piennes (06/01/2023)